Pourquoi l’allemand redevient essentiel et comment Assimil facilite son apprentissage
Alors que l’accord franco-allemand sur l’apprentissage transfrontalier entre en vigueur et ouvre la porte à mille apprentis par an, l’allemand peine toujours à séduire les jeunes Français. Pourtant, maîtriser la langue de Goethe n’a jamais été aussi stratégique. Face à ce paradoxe, la méthode Assimil s’impose comme une solution efficace pour franchir le pas.
Le 1er mars 2025 marque un tournant dans la coopération franco-allemande. L’accord sur l’apprentissage transfrontalier, qui permet aux jeunes de se former en alternance de part et d’autre du Rhin, est officiellement entré en vigueur. Jusqu’à 1 000 apprentis français pourront désormais bénéficier chaque année de ce dispositif dès la rentrée 2025, comme l’a confirmé le ministère du Travail. Mais voilà le paradoxe : tandis que cette opportunité historique s’ouvre, le nombre d’apprenants français de l’allemand s’effondre. 730 000 élèves seulement étudient aujourd’hui la langue du partenaire, soit 13 % des effectifs, contre 15,7 % il y a six ans. La France perd 30 000 apprenants par an depuis trois ans.
Une langue sacrifiée sur l’autel de la facilité supposée
Dans les collèges français, l’espagnol écrase la concurrence. Un professeur que nous avons rencontré dans l’académie de Créteil témoigne de cette réalité : « Les familles pensent que l’espagnol sera plus simple. Elles ne mesurent pas que l’allemand, c’est l’accès direct au premier partenaire économique de la France. » Les chiffres donnent raison à son inquiétude. Au collège Pablo-Neruda de Brétigny-sur-Orge, en Essonne, seuls deux élèves ont choisi l’allemand comme deuxième langue vivante l’an dernier.
Ce désamour contraste violemment avec la situation outre-Rhin. L’Allemagne a enregistré 75 000 nouveaux apprenants du français entre 2023 et 2024, selon l’Office fédéral des statistiques. Un écart qui révèle l’asymétrie préoccupante de la relation franco-allemande en matière linguistique.
L’apprentissage transfrontalier : une révolution professionnelle à saisir
L’accord du 1er mars 2025 bouleverse les perspectives de formation. Un apprenti peut désormais suivre sa formation théorique en France tout en effectuant son alternance dans une entreprise des Länder frontaliers — Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat ou Sarre — ou inversement. Catherine Vautrin, ministre du Travail, y voit « une véritable chance pour notre jeunesse d’ouvrir le champ des possibles dans leurs développements professionnels et personnels ».
Concrètement, ce dispositif répond aux besoins criants des bassins d’emploi frontaliers où les entreprises allemandes peinent à recruter des profils francophones. Un jeune ingénieur que nous avons interrogé à Strasbourg explique : « J’ai vu des offres exceptionnelles dans l’industrie automobile allemande, mais mon niveau de langue était insuffisant. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir persévéré. » L’apprentissage transfrontalier aurait pu transformer son parcours.
Assimil : une méthode qui a traversé près d’un siècle
Face à ces enjeux, comment rattraper le retard accumulé ? La méthode Assimil, fondée en 1929, propose une approche éprouvée. Près de 50 millions de personnes ont appris une langue étrangère avec cette technique qui repose sur l’assimilation intuitive plutôt que sur la mémorisation forcée. Pour apprendre l'allemand, Assimil propose une progression en deux temps : une phase d’imprégnation où l’on s’immerge dans les sonorités et la structure de la langue, puis une phase d’activation où l’on forme ses propres phrases.
Contrairement aux applications mobiles actuelles, Assimil privilégie des leçons de 30 à 40 minutes quotidiennes structurées autour de dialogues authentiques et de notes culturelles. La collection « Sans Peine » permet d’atteindre un niveau B2 en quatre à cinq mois, suffisant pour travailler en milieu germanophone. La méthode existe sous forme de livre avec fichiers audio, mais aussi en version numérique et application mobile pour s’adapter aux modes de vie contemporains.
L’autonomie comme clé de la progression linguistique
Un apprenant que nous avons rencontré dans les Hauts-de-France témoigne : « J’avais abandonné l’allemand au lycée. Avec Assimil, j’ai repris à zéro, à mon rythme, entre le travail et les enfants. Six mois plus tard, je pouvais suivre des conversations avec mes homologues allemands. » Ce format flexible séduit particulièrement les adultes en reconversion ou les professionnels qui anticipent une mobilité vers l’Allemagne.
La méthode mise sur la régularité plutôt que sur l’intensité. Chaque leçon reprend les acquis précédents tout en introduisant progressivement de nouveaux éléments grammaticaux et lexicaux. Les enregistrements, réalisés par des locuteurs natifs, démarrent à vitesse ralentie avant d’atteindre un débit naturel. Cette progression ménage la confiance de l’apprenant, élément crucial dans l’acquisition d’une langue réputée difficile.
Un atout économique trop souvent sous-estimé par les Français
L’Allemagne demeure le premier partenaire commercial de la France, avec des échanges qui dépassent les 170 milliards d’euros annuels. Les régions frontalières concentrent des dizaines de milliers d’emplois transfrontaliers. Pourtant, les jeunes Français mesurent mal cet avantage comparatif. « Parler allemand, c’est multiplier par trois ses chances de décrocher un stage ou un premier emploi dans l’industrie », affirme un conseiller d’orientation que nous avons consulté en Alsace.
Le ministère de l’Éducation nationale s’est fixé un objectif ambitieux : augmenter de 5 % le nombre d’élèves apprenant l’allemand d’ici 2025, puis de 10 % d’ici 2030, conformément à la stratégie signée à Berlin en novembre 2023. Des dispositifs comme les classes bilangues ou les sections européennes tentent de redynamiser l’offre. Mais ces efforts institutionnels ne suffiront pas sans un changement de mentalité chez les familles.
Au-delà des préjugés : une langue plus accessible qu’il n’y paraît
L’allemand souffre d’une réputation de langue complexe, avec ses déclinaisons et ses verbes à particule séparable. Mais plusieurs linguistes relativisent cette difficulté. « L’allemand possède une logique interne très structurée. Une fois qu’on en a saisi les mécanismes, la progression est rapide », explique une enseignante-chercheuse que nous avons interrogée.
La méthode Assimil capitalise justement sur cette approche structurelle. Plutôt que d’assommer l’apprenant avec des tableaux de déclinaisons abstraits, elle introduit les règles grammaticales au fil de dialogues concrets. L’oreille s’habitue progressivement aux sonorités, le cerveau intègre les structures par répétition. Cette démarche inductive s’avère moins rebutante que l’enseignement scolaire classique.
Le moment de franchir le pas avant que les opportunités ne se ferment
L’entrée en vigueur de l’accord transfrontalier crée une fenêtre d’opportunité exceptionnelle. Les entreprises allemandes, confrontées à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, recherchent activement des profils francophones capables de s’intégrer rapidement. Un jeune qui maîtrise l’allemand aujourd’hui se positionne sur un marché du travail porteur, notamment dans l’ingénierie, la chimie, l’automobile ou les énergies renouvelables.
Un commercial que nous avons rencontré en Lorraine résume la situation : « J’ai décroché un poste dans une PME allemande du secteur médical grâce à mon niveau d’allemand. Mon salaire est supérieur de 40 % à ce que je gagnais en France, et je traverse la frontière chaque jour. » Ces trajectoires professionnelles restent méconnues du grand public français, focalisé sur l’anglais et, dans une moindre mesure, l’espagnol.
Pendant que la France perd chaque année des dizaines de milliers d’apprenants, l’Allemagne forme ses jeunes au français à un rythme soutenu, anticipant les synergies économiques futures — une asymétrie qui pourrait bien coûter cher aux nouvelles générations françaises.